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Schiltigheim et sa pseudo-vélorue : entre haine des cyclistes et immobilisme politique

Posted on 5 septembre 20226 septembre 2022 by SAV

La vélorue de Schiltigheim comprend les rues principale et rue des pompiers. C’est une rue où les automobilistes sont obligés de rester sagement derrière les cyclistes qui peuvent pédaler au milieu, c’est même fortement conseillé. Elle a été mise en place par l’Eurométropole en octobre 2019.

Un cocktail perdant.

Mais comme nous ne sommes pas dans un monde idéal, malheureusement cet itinéraire est une sources d’angoisse de la part des cyclistes car :

  • La vélorue est en montée. Les cyclistes pédalant généralement entre 10 et 20km/h, les automobilistes sont frustrés de ne pas rouler bien plus vite. Rappelons que leur vitesse est limitée à 30. Soit 3 fois plus vite qu’un·e cycliste transportant un enfant ou un sac de courses. Avec un automobiliste qui espère rouler à 50, c’est presque 5 fois plus vite. Une vraie piste de bowling familiale.
  • Il n’y a pas de bordure empêchant les dépassements. Des automobilistes s’autorisent de doubler en roulant soit sur le trottoir, soit sur la piste cyclable en contre sens, faisant fi d’éventuels piétons ou cyclistes.
  • La vélorue est un axe de transit. C’est aujourd’hui un raccourci sud->nord pour ceux qui viennent des rues du barrage ou de la patrie pour éviter le carrefour de la mairie et son feu tricolore.
  • Des automobilistes adoptent des comportements violents et dangereux pour les familles en particulier. Ces incivilités potentiellement criminelles traduisent au mieux un mépris voire une haine des cyclistes.

Des témoignages édifiants.

Avec tous ces défauts, cet aménagement qui ne change rien avec une rue classique ne peut pas fonctionner. Le dernier témoignage en date, proposé sur la page de Facebook  « Schilick’Voisins solidaires », géré par la ville qui regroupe presque 5000 personnes, montre à quel point cet axe est source de conflits.

Par la suite, nous avons publié un article pour récolter d’autres témoignages et la récolte fut fructueuse, trop malheureusement. 

Marion, la victime concernée, détaille un dépassement dangereux à vélo avec sa fille de 4 ans en porte bébé sur le siège arrière. A cause de la violence des propos, mettant en cause son intégrité, sa volonté de provoquer les automobilistes car elle a eu l’audace de pédaler à sa juste place : au milieu, elle a supprimé son post quelques heure après. Rappelons la loi. Il faut un mètre minimum pour dépasser un cycliste. Ici cela est impossible sans rouler sur la piste en contre sens, ce qui est, on l’a déjà dit interdit.

 

Lucie elle aussi était à vélo avec sa fille en porte bébé. Elle a pédalé difficilement en montée. L’automobiliste derrière a klaxonné. Une urgence? (rappelons que le klaxon est interdit sauf urgence ou danger immédiat). Non ! Non, elle voulait qu’elle se pousse. Lucie a eu peur. Sa roue a ripé sur le rebord du trottoir. Elle a glissé et est tombée avec sa fille. La fille n’a rien eu. Ouf. Lucie a eu 3 jours d’ITT. Une plainte est en cours d’instruction.

 

Camille à qui un automobiliste lui a craché au visage: « la plupart du temps, je me fais raser et j’ai même une fois été renversée. Un jour, j’ai eu le malheur de poursuivre une personne m’ayant rasé au carrefour suivant où il était à l’arrêt au feu tricolore. Je lui ai fait part de la peur que j’ai eu et en échange il m’a craché dessus… J’ai également été percutée au niveau de la priorité à droite entre le Cheval Blanc et la boulangerie au pain de mon grand père. J’étais dans cette priorité lorsque la voiture a décidé de tourner à droite sans regarder. Elle ne s’est bien entendu pas arrêtée… » Elle complète  » C’est vraiment usant que les automobilistes utilisent ce quartier pour gagner 2 minutes sur leur itinéraire alors qu’ils ne viennent pas du coin. Ce quartier n’est pas adapté pour cette cohabitation qui est à nouveau au désavantage des mobilités douces.« 

 

Sarah: « Cycliste et habitante de la rue des Pompiers, je suis amenée à emprunter la vélorue au moins deux fois quotidiennement. Ce que je considérais en aménageant comme une chance en termes de qualité de vie et comme un concept bienvenu encourageant les mobilités vertes s’est avéré être un laboratoire de sécurité routière dont les usagers font les frais. Deux choix s’offrent au cycliste : remonter la rue en roulant courageusement en son centre puisque les dépassement de voiture sont interdits ; dans ce cas les automobilistes excédés le dépassent en le frôlant et en montant sur le trottoir où passent la piste cyclable en sens inverse et les piétons… C’est un bowling. L’autre choix est de rouler comme dans une rue « normale » en serrant le trottoir de droite pour « laisser passer les voitures ». Du point de vue de l’usage, il ne s’agit donc pas d’une vélorue puisque la voiture est prioritaire dans tous les cas. Est-ce parce que la majeure partie des conducteurs a obtenu son permis avant que les Vélorues n’existent ? Le problème relève-t-il de l’éducation ? Un seul panneau jaune pastel et invisible la nuit suffit-il vraiment à identifier un dispositif relativement méconnu ? Quels que soient les raisons plurielles de cet échec de la voirie, il est urgent d’y apporter des modifications – même provisoires et progressives – pour replacer tous ses usagers en sécurité au plus vite ».

 

Mario Martone écrit : « j’ai souvent, à cet endroit des problèmes avec des automobilistes impatient(e) s et irascibles qui n’hésitent pas à empiéter la piste cyclable descendante au détriment de la sécurité des cyclistes, il y’a aussi à cet endroit une sortie d’école, les sas vélos ne sont pas souvent respectés« .

 

Benoît Ecosse, un militant chevronné et fréquentant souvent cette axe : « Régulièrement, des automobilistes doublent les cyclistes sur cette vélorue en montant sur la piste à contresens, mettant en danger à la fois les cyclistes doublé·es et les cyclistes qui descendent la dite piste voire même les piétons sur le trottoir. Il m’est arrivé de devoir faire des écarts pour éviter le pire. Il m’est aussi arrivé de voir un jeune en rollers devoir finir sa trajectoire dans un buisson rue des pompiers pour éviter de justesse un chauffard« .

 

Frédéric explique: « je n’ai pas eu droit à des dépassements dangereux de la part d’automobilistes. Peut-être parce que je fais toujours attention à bien rouler au milieu de la voie, ne laissant aucune place pour dépasser. Ce qui me gêne cependant, ce sont les voitures et camionnettes de livraison régulièrement garées sur la piste, ainsi que les cyclistes qui l’empruntent en sens inverse, au lieu de la vélorue. C’est particulièrement dangereux dans le virage en face du cheval blanc ».

 

Jéremie, un adepte quotidien nous écrit qu’il lui est arrivé plusieurs fois de se faire doubler par un véhicule qui a donc empiété sur la piste cyclable en sens inverse. Il rajoute en plus la problématique des livraisons. « Je ne compte pas les fois où cette piste cyclable sert de parking aux livreurs des différents commerces. » Pour lui, « la seule solution serait de mettre des poteaux tout le long de cette piste pour en interdire l’accès aux véhicules à moteur« . Autre problème, par peur de se frotter aux automobilistes, « la piste cyclable est également beaucoup empruntée à contresens par des cyclistes qui vraisemblablement ne veulent pas circuler sur la vélorue« 

 

Pour Caroline, Vélorue ou route de Bischwiller ? choisissez votre bourreau. Elle choisit la vélorue. « Je suis victime des comportements des automobilistes pratiquement tous les jours. Ils ne comprennent pas le principe d’une vélorue, c’est trop compliqué pour eux de rester derrière les cyclistes… Et je ne parle pas des histoires que nous avons déjà eux lorsqu’on est en famille. Ils prennent carrément la piste cyclable en face, sur le trottoir pour nous dépasser ! Si elle n’était pas tout de même moins dangereuse que la route de Bischwiller, je ne la prendrai plus.« 

 

Une victime anonyme « En promenade dominicale a vélo avec ma fille j’ai régulièrement des klaxons ou des bruits de moteur agressif. Rien de plus que de l’agacement mais cela fait facilement paniquer ma fille (6ans).« 

La liste est trop longue, un résumé ?

Des automobilistes ne savent pas patienter et mettent en danger les cyclistes, peu importe qu’il y ait un enfant ou pas. Les abords de la vélorue permettent ces dépassements. Les victimes sont fréquentes et les angoisses quotidiennes.

Pourtant le Cerema explique comment réussir l’aménagement d’une vélorue. [ICI]. Le Cérema, organisme de référence précise que pour qu’une vélorue fonctionne, il faut:

  • que les cyclistes circulent en nombre et « confortablement »
  • un trafic automobile faible (<1000/jour)
  • un plan de circulation conçu pour limiter le trafic de transit.

On se rend compte que la vélorue de Schiltigheim ne coche aucun de ces critères. C’est donc l’échec assuré. Les témoignages le prouvent.

 

Notre proposition phare: 100 mètres réservés aux riverains pour supprimer le transit.

 

Nombreux sont les internautes à proposer des solutions. Parmi elles:

  • installer des bordures pour empêcher les dépassements dangereux
  • mieux communiquer sur le fonctionnement de la vélorue et son principe auprès des cyclistes et des automobilistes
  • sanctionner les automobilistes qui ont des comportements interdits et dangereux
  • changer le sens de circulation pour casser le trafic de transit
  • piétonniser le quartier pour enfin créer un centre ville commerçant attractif au centre de Schiltigheim
  • piétonniser la vélorue lors des entrées et sorties des élèves de l’école Exen. Un sondage transmis aux familles en juin 2021 a montré que les 3/4 des familles souhaitent qu’à minima cette vélorue soit réservée aux mobilités douces pour les élèves aux horaires d’entrée et de sortie des élèves.
  • réserver la partie entre la rue des tonneliers et la rue de la bonde aux riverains et aux cyclistes  (avec un pass collé sur le pare-brise ou à l’aide de plots télécommandés). Cela concerne seulement 100 mètres de voirie. C’est moins que le tunnel de Rungis.

Comme le suggère Cécile

« Pour en sortir, il faudrait que ce soit l’infrastructure qui force le véhicule à rouler à l’allure d’un vélo et non le vélo qui constitue un obstacle. Par ex, mettre des chicanes, ajouter des ralentisseurs, etc. Et ce devrait être le cas même en dehors des velorues. Du moins tant que cette culture dé rouler lentement ne sera pas complètement rentrée dans les mœurs« .

Cécile sous entend que les cyclistes ne peuvent pas être des usagers qui ont pour rôle de freiner les ardeurs de certains automobilistes. Imaginez-vous que votre enfant de 10 ans aie cette lourde tâche?

La dernière proposition serait donc sans doute la plus consensuelle. Même si elle ne permet pas d’enfin créer un espace de vie pour les schilikois du centre historique, cela aurait au moins le mérite de valider les critères pour que la vélorue soit enfin apaisée.

Manque de courage politique ?

Ces propositions ont déjà été exprimées aux élus schilikois·es par différentes associations depuis fin 2020, notamment dans cet article du collectif Vélorution Strasbourg ou dans un mail de propositions de la Schilyclette datant d’août 2021, et par d’autres associations dans le cadre de la concertation plan vélo. Aucune n’a pour le moment été mise en place. Il est dommage qu’une municipalité qui semble écouter les cyclistes affirme constamment qu’il est compliqué d’agir (encore récemment lors de notre dernière AG , où 3 élus étaient présents pour justifier des actions/inactions de la ville).

Les victimes attendent. Elles seront chaque jour plus nombreuses. Elles risquent de devoir patienter encore longtemps à cause de l’inaction politique. Nous aimerions nous tromper…

1 thought on “Schiltigheim et sa pseudo-vélorue : entre haine des cyclistes et immobilisme politique”

  1. Jean Haas dit :
    6 octobre 2022 à 21h46

    Je n’étais pas revenu à Schiltigheim depuis un moment. En une demi-heure, deux dépassements frôlants … Aucun aménagement n’est efficace s’il n’y a personne pour le faire respecter. J’en sais quelque chose : j’habite au débouché d’une « zone 30 » sur l’avenue de la Forêt-Noire. C’est triste, mais seule la peur du gendarme peut venir à bout de la loi du plus fort.
    @ Cécile : pour les chicanes, essayez la rue de Bitche : vous m’en direz des nouvelles ! Pour le reste, un ancien élu a déclaré ouvertement devant un ami à moi que c’était le rôle des cyclistes de forcer les automobilistes à ralentir. Ce qui s’appelle « envoyer les cochons sur les mines » !

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